Vincenzo BELLINI

Catane, Sicile, 3 novembre 1801 / Puteaux, 23 septembre 1835

 

Catania

 

Norma - Casta Diva

L'aria se divise en trois parties : 1) la mélodie principale est chantée en solo par Norma; 2) les chœurs entonnent un refrain en sourdine au-dessus duquel Norma chante éperdument une ligne ornementée dans le registre aigu; 3) reprise du solo initial sur un nouveau texte avec l'ajout de ponctuations syllabiques par le chœur.

 

« Inscris dans ta tête en lettres de cuivre.: un opéra doit faire couler les larmes, causer l’horreur et amener la mort grâce au chant. »

Bellini à son librettiste, 1834

Le poète Felice Romani, qui a rédigé presque tous les livrets des opéras de Bellini, a su exprimer avec simplicité la tragédie de deux druidesses gauloises, Norma et Adalgise, amoureuses d’un même homme, le proconsul romain Pollione. Plutôt que de céder à une jalousie dévastatrice, elles réussissent plutôt à transcender leur amour pour cet homme grâce à une admirable amitié.

Giuditta Pasta, qui créa le rôle de Norma, aurait considéré la prière à la lune de la prêtresse gauloise « inchantable » lors de la première répétition. On raconte volontiers que Bellini avait alors fait un pacte avec elle.: elle essaierait de la chanter pendant une semaine, tous les matins et si, à la fin de cette période d’essai, elle trouvait toujours aussi rebutante, il l’adapterait. La suite de l’histoire est prévisible. Le soir de la première, la difficulté était transcendée et la chanteuse se donnait complètement au rôle.

La première, le 26 décembre 1831, est reçue avec peu d’enthousiasme par le public de La Scala, le compositeur, éploré, mentionnant même dans une lettre ce « fiasco ». La deuxième performance de l’opéra s’avère moins controversée. Il sera finalement présenté 39 fois lors de la saison 1831–1832 et n’a pas quitté l’affiche depuis. Maria Callas reprendra le rôle 89 fois entre 1948 et 1965.

 

Le plat traditionnel sicilien de pâtes aux aubergines a été rebaptisé 

« Spaghetti alla Norma » en hommage à Bellini, né en Catanie. Deux histoires expliquent cette appellation. La première raconte qu’un chef sicilien aurait été si emballé par la Norma de Bellini qu’aussitôt retourné à sa cuisine, il aurait concocté cette sauce où aubergines tranchées, sauce tomate et ricotta salata (fromage typique de la région) se marient aux pâtes. 

La seconde (et la plus probable) explique plutôt que les compatriotes de Bellini, transportés par la beauté de son opéra, auraient inventé un nouveau superlatif, una vera Norma (une vraie Norma), qui servait à vanter l’excellence d’un produit ou d’une action. Plusieurs années passèrent et l’auteur Nino Martaglio, goûtant pour la première fois cette préparation régionale typique, se serait extasié et l’aurait renommée Spaghetti alla Norma.

Ingrédients pour 4 personnes

  • 450 à 500 g de spaghetti
    3 aubergines (les plus fraîches possible)
    gros sel
    farine
    huile d’olive, pour la friture des aubergines
    sauce tomate (voir la recette plus bas)
    6 à 10 feuilles de basilic
    200 g de ricotta salata émiettée (ricotta salée)
  • Coupez les extrémités des aubergines et tranchez-les finement (si vous préférez, vous pouvez également les couper en dés).
  • Sur une planche à découper, étendez les tranches en étages, en saupoudrant chaque étage de sel. Placez la planche sur l’égouttoir pour permettre l’écoulement du liquide directement dans l’évier.
  • Couvrez les aubergines avec un poids (par exemple, un chaudron rempli d’eau) et laissez dégorger pendant deux heures.
  • Entre-temps, préparez la sauce tomate. Faites revenir un oignon et deux gousses d’ail hachées dans 2 c. à soupe d’huile d’olive. Ajoutez une grosse boîte de tomates (importées d’Italie) ou, en saison, 700 g de tomates fraîches coupées en dés, une pincée de sucre, du sel et du poivre fraîchement moulu. Faites cuire une vingtaine de minutes, en brassant de temps en temps. Écrasez les tomates grossièrement dans le chaudron et laissez réduire pendant 5 minutes.
  • Après la période d’attente, rincez et séchez les tranches d’aubergines. Farinez-les légèrement pour empêcher le légume de boire l’huile.
  • Mettez l’eau à bouillir pour vos pâtes et réchauffez la sauce tomate s’il y a lieu.
    Pendant ce temps, faites frire les tranches d’aubergines dans l’huile d’olive chaude (environ 400 °F/205 °C), quelques-unes à la fois, environ 2 minutes de chaque côté. Épongez-les et gardez-les au chaud.
  • Quand les pâtes sont prêtes (al dente !), égouttez-les et mettez-les dans un grand plat de service. Ajoutez d’abord la ricotta salata (disponible dans les meilleures épiceries) pour la recette authentique, en mélangeant bien, puis ajoutez la sauce tomate, le basilic et les aubergines. 
  • Brassez et servez immédiatement.

http://www.italytrade.com/site2005/francais/pages/recettes/index2b.php?m=9&cat=primo&article=p14

 

VOIR AUSSI:

 

http://www.lamediatheque.be/travers_sons/op_bel01.htm

http://www.scena.org/lsm/sm11-1/norma-essence-melodie-fr.htm

http://www.scena.org/lsm/sm7-1/pasta.html

 

Felice Romani est né en 1788 à Moneglia en Italie. C’était un enfant maladif, issu d’une famille pauvre ; il a néanmoins fait des études de droit et de littérature à Pise. Il est ensuite devenu professeur de littérature à l’université de Gênes, où il a contribué à l’élaboration d’un important dictionnaire de mythologie, et où il a traduit de nombreuses œuvres du français.

Après une période passée à voyager à travers l’Europe, Romani s’installe à Milan. Il y fait la connaissance du compositeur bavarois Simon Mayr, qui lui demande de rédiger deux livrets. Romani s’exécute et le résultat fait l’admiration d’un grand nombre. Il est alors engagé comme librettiste à la Scala. C’est ainsi que commence sa carrière dans l’univers de l’opéra.

La qualité de ses livrets, d’une clarté et d’une concision admirables, remarqués pour leur poésie sans artifice et leur absence d’ostentation, le rendent  extrêmement populaire chez les compositeurs et les impresarios. Beaucoup de ses textes ont été mis en musique plusieurs fois, l’un d’eux Francesca de Rimini, a même été arrangé par onze compositeurs différents ! Il a travaillé avec la plupart des plus grands compositeurs de son temps, en écrivant pour presque tous les styles d’opéra. Certains oeuvres rédigées par Romani sont toujours jouées aujourd’hui, comme L’Elisir d’Amore, Anna Bolena et Lucrezia Borgia, mises en musique par Donizetti. Romani a également longtemps travaillé en collaboration avec Bellini : seul un des opéras majeurs de Bellini n’a pas été écrit par Romani.

Cependant, on reprochait à Romani de travailler sur plusieurs projets à la fois. Son refus d’apposer sa signature sur des œuvres médiocres montrait bien que l’organisation de son travail était toujours une course contre la montre. Les compositeurs, qui à l’époque de Romani étaient toujours pressés par le temps, trouvaient cela à la fois frustrant et à la limite du tolérable, mais ils se bousculaient tout de même pour utiliser ses textes. Romani n’inventait jamais le sujet ou l’intrigue de ses textes ; il préférait adapter des œuvres déjà existantes. Il avait un don particulier pour débarrasser un texte dont il s’inspirait de ses incohérences et d’en faire un livret correctement structuré laissant place à un développement musical.

Romani avait rédigé 80 livrets à la fin de sa carrière. Il est mort dans sa résidence de Moneglia en 1865

.D'après http://archive.operainfo.org/broadcast/operaBackground.cgi?id=18&language=3

 

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