Qui est SAINT NICOLAS ?

«Saint Nicolas répond aux besoins et aux rêves enfantins que les adultes continuent de porter en eux.»

Jean Steinauer

 

Le nom Nicolas provient de niké (victoire) et laos (peuple).

 

http://www.censure.org/politique/religions/catho/nicolas.htm

 

 

 

Saint Nicolas, patron des écoliers...

 

S'il est une fête qui attire la sympathie, c'est bien la St Nicolas, la fête des enfants et si certains laïques y ont très légitimement renoncé, soit qu'ils refusent toute fête d'aspect catholique, soit qu'ils refusent d'entretenir la pensée magique des enfants, d'autres choisissent de garder la coutume en la déconfessionnalisant. Car en fait, Nicolas, le saint, n'est qu'un personnage chrétien, qui permit de rendre acceptable par l' Église la survivance de coutumes profondément populaires. L' Église protestante tout en refusant les saints catholiques, devra aussi composer avec les traditions. Luther lui-même offrait des cadeaux à ses enfants à la St Nicolas de 1535, alors qu'il avait rompu avec Rome dès 1520.

En Hollande, les Calvinistes durent accepter ce saint papiste que leur tradition présentait comme un magicien nordique. Et lorsqu´en 1626, certains fondèrent la Nouvelle-Amsterdam, ils ignoraient évidemment que leur St Nicolas serait au XXème siècle, à New-York, le motif de "parades for Santa Claus".

 

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Mais quelles coutumes précédaient la St Nicolas ?

 

A partir du dieu Odin des Vikings, et. de son alter ego le Wotan des Germains, les grandes invasions qui déferlent sur l'Europe de 235 (les Goths) à 890 (les Magyars) vont fixer dans la culture populaire le personnage mythique du " Chasseur sauvage ".Ce roi barbare des armées fantômes hante les forêts et les nuits. Il se nommera Hellequin, avec des variations locales de la Suisse aux Pays-Bas (Harlaque en Wallonie, Hannequin en Normandie).
Personnage menaçant qui échappe aux lois des communautés villageoises (il est anthropophage !), il obtiendra au fil du temps le rôle plus " positif " de faire régner l'ordre moral dans la nuit intellectuelle du Bas-Empire romain et du Haut Moyen-Age (du IVème au XIème siècle). Il personnifie le juge des bons et des méchants qui récompense ou punit.

 

Ce Hellequin sera le " roi " symbolique des fêtes entourant le solstice d'hiver durant le mois de décembre dans nos régions. Appelées " charivari ", " fête des fous " ou " fête des ânes ", ces fêtes très anciennes permettaient un défoulement dans la période de crainte superstitieuse du solstice, quand le soleil semblait s'arrêter et disparaître, quand l´hiver s´installait pour de longs mois.
La fête souligne la joie et l´espoir de voir reprendre le cours des choses, de voir revivre la communauté sous un soleil renaissant. C'est toujours notre " période des fêtes "  actuelle.
Hellequin est le roi d'une bande de " fous " ou " chasseurs " qui, vêtus d'oripeaux et le visage masqué ou noirci à la suie, viennent perturber l'ordre des villages. Ils troublent la messe dès le Xème siècle, chahutent, menacent ou fouettent les " déviants ", et hissent les coupables à l'envers sur un âne à l´envers sur un âne pour les faire défiler devant tous.
C'est que durant l'Antiquité et le Moyen-âge, le fichu caractère de l'âne en fait le symbole de l'insoumission et des tendances sataniques. Le bonnet d'âne de l'ignorant vient de loin! Déjà à Delphes, en -500, l'âne des forces maléfiques était surmonté par les symboles de Dionysos : " Je suis l'âne qui porte les "mystères " ( Aristophane) ".

Peintre de Berlin 1686 (attribué au), Héphaïstos sur un âne, ménade, ~540-530 av. J.-C.
Amphore attique à figures noires, h. 34 cm - © [Louvre.edu], Ph. RMN, Lewandowski

http://www.educnet.education.fr/musagora/dionysos/dionysosfr/berlin3.htm

 

Né vers 270, dans un Proche-Orient qui est déjà un vrai bouillon de cultures et de sectes, Nicolas fut d'abord un ermite, un ascète vivant dans la solitude du désert. Comparables aux sectes actuelles, de petites communautés avaient pour règle l'obéissance, la renonciation à sa volonté propre, l'abandon entre les mains du supérieur " fuis, tais-toi, reste tranquille " (abbé Arsénios IVème siècle). Une telle morale du christianisme primitif ne pouvaient qu'obtenir le soutien de l'empereur Constantin qui établissait sur l'Empire sa fragile dictature. Sa vie de moine étant exemplaire, on nomma Nicolas comme évêque à Myre (Sud de la Turquie actuelle), l´"évêque " à l´époque étant le dirigeant ou le " sage " de chaque petite communauté chrétienne. Il fut grand confesseur (c'est à dire qu'on lui attribue beaucoup de conversions), combattit les cultes païens et les " hérésies ".
Ainsi Nicolas fit couper les arbres consacrés à Diane, détruisit des idoles et un temple d' Artémis, s'opposa à Arius, prêtre chrétien plus traditionaliste qui contestait l'humanité de Jésus et qui préconisait une Eglise plus mystique détachée des pouvoirs matériels et politiques.
Arius sera condamné comme hérétique, Nicolas deviendra un saint.
Sous les historiettes plus ou moins véridiques qui illustrent la vie de Nicolas de Myrrhe, se devine la récupération chrétienne des thèmes antiques : les "3 Grâces ", symbole hellénistique de la Beauté, deviennent ainsi trois filles que Nicolas sauva de la prostitution.
Le thème hébraïque des " trois jeunes hommes dans la fournaise " devient le sauvetage par Nicolas de trois prisonniers vertueux.
C'est qu´il est impérieux pour une nouvelle croyance de faire pénétrer l'idée que, par elle, on est sauvé de la mort et des périls. " C'est nous, ou le chaos ".
Après sa mort, le 6 décembre 326, Nicolas devient un saint très vénéré. Ses conversions et ses voyages le destinent à devenir le patron des pêcheurs et des marins, ce qui assurera son avenir. Par son culte se répand dans tout l'Empire byzantin et, en temps utile, soutiendra en Sicile ou en Grèce la lutte contre l'Islam, les nouveaux infidèles. Plus tard, il sera le patron de la Russie tsariste et, même chez nous, gardera un aspect de patriarche byzantin. En passant, l'historiette des 3 prisonniers vertueux devient celle plus prestigieuse de 3 princes injustement condamnés.
Que ceux qui n´ont jamais enjolivé une histoire à raconter aux enfants, jettent la première pierre.

 

L'intégration dans la tradition :

 

Dans nos régions, le Noël chrétien ne supplantera que progressivement les fêtes solsticiales du mois de décembre et au prix de bien des accommodements. Le brassage de populations dû aux croisades diffusera le personnage de Nicolas dans nos régions au XIème siècle par l´axe du Rhin et par la Normandie qui établit un royaume en Sicile et en Palestine. Ainsi, ce confesseur oriental, juge des bons et des méchants - les baptisés et les païens-, sera le remplaçant idéal de Hellequin. Durant tout le Moyen-Age, St Nicolas sera le patron des fêtes de Noël, et il faudra de longs siècles d´influence chrétienne pour que le Père Noël et St Nicolas se différencient comme personnages dans le calendrier.

 

Ce sont les immigrés hollandais qui ont répandu la tradition de la Saint-Nicolas aux États-Unis. Là, il va connaître une transformation importante avant de nous revenir sous les traits du Père Noël. En 1823, dans un conte pour enfant, un pasteur américain efface l’aspect religieux et moralisateur du personnage pour en faire un bonhomme jovial, portant un bonnet et un sucre d’orge à la place de la mitre et de la crosse d’évêque. On doit à un illustrateur du Harper’s le costume rouge garni de fourrure blanche qui caractérise désormais Santa-Claus, le Père Noël qui distribue les cadeaux le 24 ou 25 décembre. En l’utilisant dans ses publicités à partir des années 30, puis dans les années 50, la firme Coca-Cola va contribuer à le rendre populaire bien au-delà des États-Unis, et notamment en France et au Royaume-Uni.

Là où Hellequin était très "vivant" dans la coutume, dans l´axe Suisse-Pays-Bas, la fête de St Nicolas, le 6 décembre, récupérera le mythe dévalué.
Mais par contre, dans le Sud de l'Europe où Hellequin n'existe pas, St Nicolas reste le patron des pêcheurs, en Sicile ou en Grèce par exemple. Ce n'est que plus tardivement que l'influence nord-européenne déve1oppera, malgré l'opposition de l'Eglise, un père Noël païen lui aussi. accompagné d'un Père Fouettard. Car cet amalgame avec un Hellequin ambivalent, effrayant et justicier, fournira un compagnon à St Nicolas. Les enfants pas sages " croqués " par le " chasseur  sauvage " seront dorénavant " emmenés " par le Père Fouettard, un homme noir menaçant de son fouet et de son âne.
Qu'il s'appelle Pierre le Noir en Flandre, le More en Hollande, Hans Trapp ou Knecht Ruprecht en Allemagne, jusqu'à nos jours le folklore entretiendra la menace des hommes noirs (Sarrasins, Maures, Ethiopiens ou Nègres) pour évoquer le diable et faire tenir tranquille les gens simples et les enfants. Assurant le côté répressif de Hellequin, il laisse le beau rôle au " bon " St Nicolas de distribuer les cadeaux aux enfants sages.

Cela doit le changer de son ascétisme d´antan.

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Saint Nicolas evêque de Myre

 

 

 Nicolas est évêque de la ville de Myre ou Myra en Lycie, située dans l'Anatolie du sud-ouest, près d'Antalya, en Turquie actuelle. Selon la tradition, il est présent au Ier concile de Nicée en 325.
Saint Nicolas serait décédé un 6 décembre 343, victime de persécutions. Il fut enterré à Myre.

En 1087, des marchands italiens transportèrent ses ossements  à Bari car Saint Nicolas y aurait séjourné , sur le chemin de retour, lorsqu'il se serait rendu auprès du Pape à Rome. La "Saint Nicolas d'été" Le 9 mai grégorien (ou le 9 mai julien), les chrétiens orthodoxes fêtent la Translation des reliques (déplacement des restes).

Le culte s'est déplacé, dans l'Est quand un chevalier lorrain, Aubert de Varangéville, a pris une phalange du saint et l'a transportée au village de Port, devenu Saint-Nicolas-de-Port.

On le connaît surtout pour ses miracles. Il commença par sauver les trois jeunes filles vierges d'un voisin qui, sans le sou, allait se résigner à les prostituer. Saint Nicolas vint, de nuit, jeter par la fenêtre un tas d'or enveloppé dans un linge pour chacune des filles. D'autres rapportent qu'il les auraient laissées sur le pas de la porte ou qu'il les auraient lancées par la fenêtre.Image d'Epinal C'est la raison pour laquelle il est toujours représenté tenant trois bourses d'or.» Le nombre trois revient dans le célèbre épisode des enfants tués par un boucher que saint Nicolas ressuscite. Les légendes traditionnelles de Saint Nicolas furent pour la première fois recueillies et écrites en Grèce par Syméon Métaphraste au 10ème siècle.

Les premiers textes qui parlent de lui dans les années 700 n'évoquent aucun miracle. On ne les trouve qu'en 1280 dans la «Légende dorée» de Jacques de Voragine.
Saint Nicolas a alimenté une multitude
de légendes qui reflètent sa personnalité généreuse.

Chaque épisode de sa vie a donné lieu à lieu à un patronage ou une confrérie d'un métier ou d'une région.

C'est l'un des saints le plus souvent représenté dans l'iconographie religieuse : sur les vitraux des églises, dans les tableaux, en statue, sur les taques de cheminée, les images d'Epinal, etc... Ses légendes offraient aux imagiers une riche matière.

Saint Nicolas est fêté tous les 6 décembre, dans l'est (Lorraine et Alsace), le nord de la France, la Belgique, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Autriche, les Pays Bas. Il fait le tour des villes pour récompenser les enfants sages. Il visite les écoles, distribue des friandises aux enfants (du pain d'épices et des oranges) et se voit remettre les clés de la ville par le maire. Chars, défilés prestigieux, feux d'artifices... 

Saint Nicolas, dans son costume d'évêque fait équipe avec un personnage sinistre, le père Fouettard. Celui-ci, tout vêtu de noir n'a pas le beau rôle puisqu'il est chargé de distribuer les coups de trique aux garnements. Cette légende rappelle la tâche de Christkindel ("l'Enfant de Dieu") et Hans Trapp ("bourreau d'enfants") en Alsace : l'un, vêtu de blanc et coiffé d'une couronne de bougies, récompense les enfants méritants; l'autre punit ceux qui se sont mal conduits...

 

 

Il existe une multitude de personnages, qui entretiennent une relation plus ou moins évidente au christianisme, chargés de la distribution des cadeaux de Noël. Ce sont les enfants russes, italiens et espagnols qui sont les derniers servis. À la Saint-Sylvestre, le Père Gel distribue les présents aux petits Russes avec l’aide d’une vieille femme, Babouchka. Autre figure féminine, celle de la Béfana, la sorcière qui, le 6 janvier, apporte des cadeaux aux petits Italiens obéissants et du charbon (en réalité du sucre noirci) aux autres. C’est aussi le jour de l’Epiphanie que les enfants espagnols reçoivent leurs cadeaux, mais ce sont les Rois mages qui les leur offrent. D’ailleurs, ils n’oublient jamais de placer près de leurs souliers un peu d’avoine ou de pain à l’intention des chameaux qui transportent hommes et paquets.

 

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Au début du XVIe siècle, dans les offrandes destinées à Saint Nicolas, on trouve le pain d'épices. 

Les ingrédients de base des pâtisseries de Noël ont peu changé depuis : œufs, farine miel et épices. 

Les épices parfument et favorisent la digestion : anis, cannelle, fenouil, clous de girofle, macis, cardamone, badiane. 

Les incontournables sucre et et beurre, n'apparaissent que plus tard au XIXe siècle.

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Saint Nicolas est accompagné d'un personnage rude au visage noirci qui porte une baguette. Il est connu dans l'est de la France sous le nom de " Père Fouettard ", qui distribue des verges aux petits enfants qui n'ont pas été sages pendant l'année.
Ce n'est qu'au XVIe siècle qu'on commença à parler du Père Fouettard.
Qui est- t'il ? Un des légendes raconte que le Père fouettard est né à Metz en 1552, lors du siège de la ville par les troupes de Charles Quint.  Les habitants promenèrent l'effigie de l'Empereur à travers les rues, puis la brûlèrent. 
Ainsi, le Père Fouettard, serait dit on, Charles Quint.

 En Allemagne, c’est son valet Ruprecht, en Belgique, le Père Fouettard. En Autriche, Heiliger Nikolaus est escorté par les Krampus qui portent un masque de diable et un grand manteau de fourrure. Aux Pays-Bas, Sinterklaas est entouré de centaines de zwarte pieten (zwart signifie noir et pieten est le diminutif de Pierre).

 

Liens

     Saint Nicolas (La France pittoresque) 

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Histoires et légendes

Saint Nicolas à la médiathèque 

 

Père Noël

 

L'église Saint Nicolas à Bruxelles