Boîte à outils

Le Square du PETIT SABLON

  En plus grand format !!!Le Square du Petit-Sablon est situé rue de la Régence, une artère qui fut percée en 1827 depuis la Place Royale jusqu’à l’Eglise N.D. des Victoires et en 1872 jusqu’au Palais de Justice. Il est proche du Conservatoire Royale de Musique construit en 1876 sur l’emplacement de l’hôtel de Tours et Taxis, ainsi que des Palais et Parc d’Egmont.

Le site du Petit-Sablon a été, de 1289 à 1706, un cimetière dépendant de l’hôpital Saint-Jean. La place fut ensuite pavée. C’est dans les années 1880 que Charles Buls, bourgmestre de Bruxelles, a décidé d’embellir le quartier et de faire transformer la place en un séduisant jardin dessiné par Henri Beyaert.

Le Square du Petit-Sablon est symétrique et chargé de symboles, y compris dans son ornementation végétale : les neufs massifs de buis taillé qui agrémentent les pelouses, symbolisent les neuf provinces belges de l’époque.

Mais ce sont surtout les monuments et les sculptures qui rendent le Square extrêmement intéressant.

Tout d’abord, les 48  statuettes en bronze qui surmontent les colonnes gothiques de la  clôture en fer forgé et dont chacune représente une vieille corporation professionnelle avec les détails et les accessoires qui caractérisent chacune d’elles. 

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Elles sont l’œuvre des meilleurs sculpteurs belges du XIXe siècle : 

  1. Le Métier des quatre couronnés.
    On appelait ainsi la corporation des maçons, tailleurs de pierres, sculpteurs et ardoisiers. L’artisan tient la main droite un compas, de la main gauche un plan déroulé, à ses pieds se trouvent un morceau de sculpture et des outils de maçon et d’ardoisier.
    La statue est due à G. Van den Kerckhove, qui lui a donné les traits de l’architecte Henri Beyaert.

  2. Les armuriers, heaumiers et fourbisseurs.
    Jeune homme qui examine une épée : à ses pieds, un casque (également par G. Van Den Kerckhove). 

  3. Les étainiers - plombiers.
    Attributs : un rouleau de plomb et un souflet (J. Cuypers). 

  4. Les couvreurs en tuiles.
    Signe : une échelle (Albert Desenfans). 

  5. Les blanchisseurs.
    Signe : une pelle (J.Lambeaux). 

  6. Les chaudronniers et fondeurs.
    Signes : pot, cannette et marteau (J. Lambeaux). 

  7. Les tourneurs de chaises, plafonneurs-couvreurs en chaume et vanniers.
    Signes : balustre tourné et un panier en osier (A. Van Rasbourgh). 

  8. Les chapeliers, foulons et brandeviniers.
    Signe : un chapeau (J. Cuypers). 

  9. Les tanneurs.
    Signe : une peau de bœuf (Albert Desenfans). 

  10. Les fabricants de chaises en cuir d’Espagne et les perruquiers.
    Signe : une chaise (Jules Courroit). 

  11. Les arquebusiers.
    Signes : arquebuse et enclume (Jean Van den Kerckhove). 

  12. Les savetiers.
    Signe : une paire de chaussures (J. Laumans). 

  13. Les marchands de poisson d’eau douce.
    Signes : filets et poisson (J. Laumans). 

  14. Les cordonniers.
    Signes : bottes et chaussures (Louis Van Biesbroeck). 

  15. Les tondeurs de drap et marchands de drap.
    Par Eug. De Plyn. Signe : des ciseaux. 

  16. Les teinturiers.
    Signes : un pot à la main ; récipient et fourneau sur le socle (Charles Geefs). 

  17. Les ceinturonniers et épingliers.
    Signe : des ceinturons (A. Van Rasbourgh). 

  18. Les merciers.
    Attributs : balance et écheveau de laine posés sur le socle (P. Comeyn). 

  19. Les forgerons.
    Signe : un marteau (Cambier). 

  20. Les tisserands de toile et les marchands de toile.
    Signe : une navette (Eug. De Plyn). 

  21. Les fripiers.
    Signes : chapeau et pièce d’étoffe (A. Van den kerckhoven dit Saïbas). 

  22. Les charpentiers.
    Signe : une hache (par le même sculpteur). 

  23. Les bateliers.
    Signes : rame, cordages et ancre (Edouard Laborne). 

  24. Les drapiers et les tisserands en laine.
    Signe : une navette (B-F. Wante). 

  25. Les tailleurs.
    Signes : vêtement et ciseaux (Armand Cattier). 

  26. Les selliers et carrossiers.
    Signes : selle et brancard de voiture (Robert Fabry). 

  27. Les fruitiers.
    Signe : une corbeille de fruits (Albert Hambresin). 

  28. Les peintres, batteurs d’or et verriers.
    Signes : palette et brosse (A-J. Van Rasbourgh). 

  29. Les serruriers et horlogers.
    Signes : horloge et trousseau de clés (J. Cuypers). 

  30. Les marchands de vin.
    Signes : bouteilles, gobelet et tonneau (Albert Hambresin). 

  31. Les marchands de drap au détail et les chaussetiers.
    Signes : pièce de drap et chausses pendues à la ceinture (Robert Fabry). 

  32. Les barbiers et chirurgiens.
    Signes : un pot en main, pied posé sur une boîte à instruments (J-B. Martens). 

  33. Les légumiers et scieurs.
    Signe : une scie (Albert Hambresin). 

  34. Les couteliers.
    Signe : un couteau dans une gaine (J. Renodeyn). 

  35. Les tonneliers.
    Signe : cerceau de bois (Jules Courroit). 

  36. Les brodeurs et pelletiers.
    Signe : un manteau de fourrure (Armand Cattier). 

  37. Les ébénistes.
    Signes : rabot et compas (Aug. Van den Kerckhove dit Saïbas). 

  38. Les passementiers.
    Signes : cordelière et gland (Emile Namur). 

  39. Les orfèvres.
    Signes : une châsse et un vase (par le même sculpteur). 

  40. Les graissiers.
    Signes : une oie morte et un flacon (P. Comeyn). 

  41. Les gantiers.
    Signes : gants en main et ciseaux à la ceinture (Louis Van Biesbroeck). 

  42. Les doreurs.
    Signes : palette, pinceau et godet au mordant (par le même sculpteur). 

  43. Les meuniers.
    Signes : roue de moulin et moulin (Guillaume Charlier). 

  44. Les marchands de poisson salé.
    Signes : poissons et petit tonneau (Charles Geefs). 

  45. Les bouchers.
    Signe : coutelas et trousse à la ceinture (Edmond Lefever). 

  46. Les tapissiers.
    Signe : une bobine avec du fil (Albert Desenfans). 

  47. Les brasseurs.
    Signe : rondins (Jean Van den Kerckhove).

  48. Les boulangers.
    Signe : une pelle à enfourner (Emile Namur). 

Vers le fond du jardin, au-delà d’un bassin circulaire, sur une petite hauteur, on découvre un important ensemble sculptural constitué d’un monument et de dix grandes statues.

Le monument représente les Comtes d’Egmont et de Hornes qui furent exécutés sur l’échafaud le 5 juin 1568 en raison de leur farouche résistance à la tyrannie espagnole qui sévissait dans nos provinces. Ce monument dû au ciseau de Ch. A Fraikin (1864) avait d’abord été érigé sur la Grand’Place, devant la Maison du Roi, à l’emplacement même où l’exécution avait eu lieu. Le monument a été transporté au Petit Sablon en 1879. Il représente les deux hommes qui marchent au supplice. Le Comte d’Egmont a l’allure énergique, son chapeau sur la tête. Le Comte de Hornes tient sa toque dans une main et pose l’autre main sur l’épaule de son ami.
Le socle est orné de deux lansquenets et des armoiries de deux seigneurs. Il porte l’inscription suivante : " Aux Comtes d’Egmont et de Hornes, condamnés par sentence inique du duc d’Albe et décapités à Bruxelles le 5 juin 1568 "

Ce monument est entouré par dix statues de belle taille, disposées en hémicycle, chacune logée dans une niche de lierre grimpant. Elles représentent des personnalités importantes qui s’illustrèrent dans nos contrées au cours du XVI siècle :

I.  Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde (1538-1598). Diplomate, écrivain et philosophe, il se fit l’apôtre de la liberté de pensée. Mais il fut aussi un homme de guerre qui défendit avec une extraordinaire ténacité la ville d’Anvers investie par Alexandre Farnère (Paul De Vigne). 

II. Louis Van Bodeghem (1470-1540), un des architectes de la Maison du Roi. Il est représenté tenant d’une main le plan de l’église de Brou en Savoie dont il avait dressé les plans et de l’autre les instruments de sa profession. (Jean Cuypers). 

III. Henri de Bréderode (1531-1568). Il fut un des inspirateurs du Compromis des Nobles et c’est lui qui remit à Marguerite de Parme la requête des confédérés. Il fit adopter le nom de " gueux " par ses pairs. Voilà pourquoi l’artiste a attaché à l’épaule du personnage l’écuelle et la besace, signes des gueux, qui avaient pour devise " Fidèles au roi jusqu à porter la besace " (A-J. Van Rasbourgh). 

IV. Corneille De Vriendt dit Floris (1518-1578). Sculpteur et architecte, il réalisa pour l’église de Léau (Zout-Leeuw) un splendide tabernacle en pierre, haut de 15 mètres, une des plus belles œuvres de la Renaissance du XVIème. On lui doit aussi le magnifique Hôtel de Ville d’Anvers, la Maison hanséatique dans cette ville et le jubé de la Cathédrale de Tournai (Jules Pécher). 

V. Rombaud Dodonée (1518-1585). Il fut le plus illustre botaniste de notre pays, il était aussi médecin et professa à l’Université de Leyde. Il écrivit l’Histoire des Plantes et publia le fameux herbier Cruydeboeck, dédié à Marie de Hongrie, dans lequel il s’attache avant tout à classer les plantes selon leurs propriétés, leurs usages et leur formes, et non plus par ordre alphabétique (Alph. De Tombay). 

Gerhard Mercator; Statue im Parc du Petit Sablon in Brüssel

 

 

 

VI. Gérard Mercator (1512-1594). De son vrai nom De Cremer, il fut un géographe, cosmographe et mathématicien réputé. Il a donné son nom à un système de projection utilisé dans les cartes géographiques. Il fut le premier à employer le nom " Amérique " sur une carte de 1541. Le personnage tient une mappemonde et un instrument de précision (Louis Van Biesbroeck). 

 

 

 

 

 

 

VII. Jean de Locquenghien (1518-1574). Bourgmestre de la Ville de Bruxelles, il prit une part active à la construction du canal de Willebroeck (Godefroid Van de Kerckhove). 

VIII. Bernard Van Orley (1491-1542). Peintre talentueux qui fut influencé notamment par Michel-Ange et Raphäel. Il travailla beaucoup pour les tapissiers bruxellois (Julien Dillens). 

IX. Abraham Ortelius (1527-1598). Célèbre géographe, ami de Mercator, il publia le premier atlas de géographie du monde, Theatrum Orbis Terrarum, qui connut vingt-quatre éditions en vingt-huits ans (Jef Lambeaux). 

X. Guillaume de Nassau, surnommé le Taciturne (1533-1584) fut le principal acteur de la révolution contre l’Espagne. Il souleva le pays contre Philippe II et fonda la république des Provinces Unies. Sa tête ayant été mise à prix par le roi d’Espagne, il fut assassiné le 10 juillet 1584, par Balthazar Gérard. Le personnage, dont les traits accusent l’énergie et la ténacité, est représenté tenant de la main droite le bâton de commandement, la main gauche appuyé sur l’épée (Charles Van der Stappen). 

 

Lors de l’inauguration du Square, le 20 juillet 1890, le bourgmestre Charles Buls a célébré avec éloquence l’œuvre de libération intellectuelle, religieuse et politique réalisée par les hommes représentés, en un cercle d’honneur, par les statues qui entourent les héros que sont les comtes d’Egmont et de Hornes.

Ces statues vont être rénovées en 1997 grâce à l’intervention de la " Fondation Cornelis Floris ".

A l’angle de la Place du Petit sablon et de la rue aux laines, se trouve une maison ancienne qui fut longtemps une auberge où se réunissaient des écrivains et des artistes et où Jean Cocteau (1889-1963), lorsqu’il était de passage à Bruxelles, aimait s’attarder.

De l’autre côté de la rue aux Laines, s’étend le vaste ensemble du Palais d’Egmont dont la princesse de Gavre fit commencer la construction au milieu du XVI siècle. Ce palais est prolongé par un parc qui débouche sur le boulevard de Waterloo, à proximité de la Porte de Namur.

En face du Square du Petit Sablon, au-delà de la belle église de style gothique flamboyant, se situe la Place du Grand Sablon qui est devenue un centre animé, avec des boutiques d’antiquaires, des galeries d’art, des magasins de mode, des restaurants et des bistrots. Au cours des week-ends, un marché d’antiquités et de brocante s’y tient sous tentes.

De là, les rues en pente douce conduisent à la Grand’ Place.

Sources:

http://www.ibgebim.be/ESPACES-VERTS/parcs/Plans_de_parcs/LE%20SQUARE%20DU%20PETIT%20SABLON.htm

http://www.cafe.umontreal.ca/~dany/brussels/photo/petitsablon