Cet
espace situé sous la rue Royale est le plus ancien du
site archéologique. Les murs dateraient du XIIe siècle.
Le palais était un château-fort englobé plus tard dans
les remparts de la première enceinte de Bruxelles datant
du XIIIe siècle. Sous la duchesse Jeanne de Brabant et
son mari Wenceslas de Luxembourg, au XIVe siècle, ce
château devint une résidence agréable. Une deuxième
enceinte cernait la ville et la résidence se transforma
peu à peu en palais. Au-dessus de ces caves s’élevait
le corps de logis, c’est-à-dire les appartements
princiers avec leurs suites de salles d’audience et de
chambres. C’est dans les appartements de la gouvernante
générale Marie-Elisabeth que le feu se déclara durant
la nuit du 3 au 4 février 1731.
|
Le corps de logis était
constitué de trois étages avec de nombreuses fenêtres.
De leurs appartements, les princes et leurs hôtes
pouvaient observer les jeux qui se déroulaient
dans les jardins ornés de pièces d’eau. Ils
avaient aussi vue sur le grand parc où
gambadaient des animaux en liberté. Un auteur précise
que l’appartement de l’archiduc Albert au début
du XVIIe siècle se situait au premier étage et
celui de sa femme, l’archiduchesse Isabelle, au
deuxième « les hommes [étant] séparez d’avec
les femmes (…) à la mode d’Espagne » (Pierre
Bergeron).
Le palais du Coudenberg était
aussi le siège des institutions centrales des
anciens Pays-Bas, principalement du Conseil d’État,
du Conseil privé et du Conseil des finances. Siégeaient
dans ces conseils des nobles, mais aussi des
juristes et des financiers formés à
l’université et chargés de donner des avis
au gouverneur général. Ils étaient assistés
par de nombreux secrétaires, greffiers et
clercs. Sous les archiducs, le Conseil d’État
se situait du côté du parc, juste avant la
grande galerie. Au XVIIIe siècle, la salle du
Conseil avec une antichambre se situait de
l’autre côté de l’édifice, entre l’entrée
du palais à la place des Bailles et la grande
salle d’apparat.
La première enceinte de
Bruxelles date du XIIIe siècle. À cette époque,
la croissance démographique, économique et
politique de la ville était suffisamment
importante pour qu’elle se dote d’une
muraille. Utile à la défense de la cité et
signe extérieur de pouvoir, l’enceinte s’étendait
sur un périmètre de quatre kilomètres et
comptait sept portes. Le château du haut de la
ville, situé sur la colline du Coudenberg, était
englobé dans cette première enceinte urbaine.
Dès le XIe siècle les comtes de Louvain,
futurs ducs de Brabant, s’étaient installés
sur la colline du Coudenberg.
|