Boîte à outils

L'ancien palais de Bruxelles sur le Coudenberg

Van de Velde, Curia Brabantiae in celebri et populosa urbe Bruxellis, 1649

(Gravure au burin, Vienne, Osterreichische Nationalbibliothek)

 

Le palais ne fut pas le premier lieu d’installation du pouvoir à Bruxelles. Un castrum fut semble-t-il construit par Charles de France, duc de Lothier à la fin du Xème siècle sur l'île Saint-Géry et constitua le premier pôle d'attraction urbain.

Au plus tard au XIIème siècle, un point fort fut installé sur les hauteurs du Coudenberg. De multiples transformations et agrandissements y furent réalisés.

R. Van der Weyden (copie d’après), Portrait de Philippe le Bon, vers 1445 (Panneau, Bruges, Groeningemuseum)

J. Vermeyen, Portrait de Charles Quint, vers 1530

(Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts)

En 1452, sous Philippe le Bon, une grande et majestueuse salle d’apparat fut édifiée : l’Aula Magna. Cette salle servit de cadre à la prestation de serment de Charles Quint en 1515 comme duc de Brabant et à son abdication quarante ans plus tard, en 1555.

 

Vue du palais du Coudenberg 1548, surpaints du XVIIIe siècle, anonyme.


Empereur, c’est lui qui fit construire, de 1525 à 1553, la chapelle palatine. Cette chapelle, de style gothique, était considérée à l’époque comme l’un des plus beaux édifices d’Europe. Les chevaliers de l’Ordre de la Toison d’Or y tenaient certains de leurs chapitres, conseils et offices. Leur trésor fastueux y fut déposé durant trois siècles. Ceci explique l’appellation souvent utilisée de chapelle de la Toison d’Or.

F. Hogenberg,, Abdication de Charles Quint

(Eau-forte, Bruxelles, Bibliothèque Royale Albert Ier, Cabinet des Estampes)

 

Dès le départ de Philippe II pour l’Espagne en 1559, le Palais devint le siège des gouverneurs généraux.

Au XVIIème siècle, les archiducs Albert et Isabelle rendirent au Palais la splendeur des fastes souverains, après les années de soulèvement des Pays-Bas contre Philippe II.

 

 

 

 

Ci-contre: reproduction de la nef de la chapelle palatiale (disparue)

J.P. Van Bauerscheit, Vue intérieure de la chapelle du palais, 1720 (Dessin, encre, lavis et crayon sur papier, Bruxelles, Musée de la Ville, Maison du Roi)


L. Vorsteman jr., Palatium Bruxellense Ducis Brabantiae, 1659

(Gravure au burin, Bruxelles, Bibliothèque Royale Albert Ier, Cabinet des Estampes)

 

Sous les Habsbourg d’Autriche, le Palais abrita l’austère archiduchesse Marie-Elisabeth, soeur de l’empereur Charles VI et gouvernante des Pays-Bas. Elle fut sauvée in extremis de l’incendie de la cour ducale qui détruisit d’innombrables trésors artistiques en 1731. Seuls la Chapelle, le trésor de l’Ordre de la Toison d’Or et beaucoup de tapisseries purent être sauvés, ainsi qu’une grande partie des manuscrits de la très riche Bibliothèque de Bourgogne que l’on jeta hâtivement par les fenêtres. Ces manuscrits forment le Fonds de la Réserve Précieuse de la Bibliothèque Royale de Belgique.

Le palais en feu (incendie antérieur à celui de 1731)

Anonyme (monogrammiste G.V.A.), Incendie du palais (détail), XVIIIème siècle

(Toile, Bruxelles, Musée de la Ville, Maison du Roi)

 

Cet incendie se déclara pendant la nuit du trois au quatre février 1731. La lutte contre le feu fut rendue difficile par le froid, l’heure tardive, les faibles moyens de l’époque et la désorganisation ; le Palais se consuma presque entièrement. La Cour se relogea rapidement dans l’hôtel d’Orange, situé à proximité.

Durant plus de trente ans, la « Cour brûlée » resta à l’état de ruine. Divers projets de reconstruction furent bien mis en avant mais jamais réalisés, faute de moyens financiers.

B. Guimard, Le palais après l'incendie de 1731, XVIIIème siècle

(Dessin, Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage)

 

En 1772, Charles de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas, fit entreprendre des travaux de démolition et de nivellement des ruines de l’ancienne cour ducale. Trois ans plus tard, la place en style classique que nous connaissons actuellement fut bâtie sur les plans de l’architecte français Guimard. La chapelle palatine ne fut, elle, détruite qu’en 1778, ne correspondant plus au goût du jour qui rejetait le style gothique. Seuls ses niveaux inférieurs furent conservés pour servir de caves aux nouveaux hôtels.

Ces schémas permettent de situer les principales composantes de l’édifice ainsi que les bâtiments des alentours  au milieu du XVIe siècle.

1 Corps de logis (appartements princiers) A Place Royale
2 Chapelle B Rue Royale
3 Aula Magna (grande salle d’apparat) C Musée des Instruments de Musique
4 Rue Isabelle D Musée des Beaux-Arts
5 Galerie menant au parc E Palais Royal
6 Cuisines F Statue équestre
7 Locaux administratifs G Musée Bellevue
8 Cour intérieure du palais
9 Place des Bailles (place publique)

L’entrée principale de l’ancien palais était située place des Bailles, approximativement la place Royale actuelle. On entrait dans le palais par une cour intérieure autour de laquelle s’organisait l’Aula Magna, le corps de logis c’est-à-dire les appartements princiers avec la galerie menant au parc, la chapelle et divers autres bâtiments.

Voir aussi:

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Les fouilles

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Le corps de logis

Sources:

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http://www.srab.be/

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http://www.coudenberg.com/

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http://www.musbellevue.be/coudenfr.htm

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http://www.journeesderois.com/