Atlas
soutenait Hipparque que l'on croyait perdu
LE
MONDE | 05.02.05 |
L'œuvre
cardinale du grand astronome Hipparque
de Nicée (vers 190-120 avant J.-C.) semblait perdue à jamais. Fréquemment
cité par les auteurs classiques, cet ouvrage - un catalogue d'étoiles
relevant la position et l'éclat de plusieurs centaines d'astres - a
peut-être été détruit dans le second incendie de la grande bibliothèque
d'Alexandrie, vers la fin du IVe siècle.
L'espoir
était donc maigre de retrouver, quelque 1 600 ans plus tard, cette œuvre
unique. C'est pourtant chose faite. Ou presque. Si le document original
- ou même une copie - n'a pas été retrouvé, Bradley Schaefer,
professeur d'astronomie à l'université de l'État de Louisiane (États-Unis),
vient d'en découvrir, sur un support inattendu, les seules traces
connues.
Le
reliquaire est une statue romaine, l'Atlas de la collection Farnèse,
aujourd'hui exposée au Musée archéologique national de Naples. Ce
marbre du IIe siècle - qui figure le titan Atlas, un genou en terre,
soutenant le globe céleste - passionne les astronomes depuis le début
du XVIe siècle. La raison en est simple : sur la sphère qui courbe l'échine
du titan figurent 41 constellations donnant l'une des plus anciennes
descriptions connues du ciel.
Pendant
près de cinq siècles, les spéculations sont allées bon train : à
quel astronome de l'Antiquité attribuer la représentation de la voûte
céleste gravée sur l'Atlas Farnèse ? M. Schaefer a voulu en avoir le
cœur net. Dans une étude rendue publique en janvier, au congrès
annuel de l'American Astronomical Society, qui sera publiée en mai 2005
dans le Journal for the History of Astronomy, il a étudié précisément
les positions des 41 constellations représentées sur l'Atlas. Puis il
a mis en relation ces données avec les mouvements de précession de la
Terre - ces petites oscillations périodiques de son axe de rotation -
qui modifient l'aspect du ciel nocturne. Il a ainsi pu déterminer la
date à laquelle ont été faites les observations immortalisées sur
l'Atlas : 125 avant J.-C., avec une incertitude de 55 ans. Une précision
suffisante pour affirmer que seul le grand Hipparque peut être à
l'origine de cette représentation du ciel. Piquant détail, les
observations d'Hipparque sont parvenues jusqu'au XXIe siècle
grâce à des calculs fondés sur le mouvement de précession.
Qui
a, le premier, mis en évidence ce phénomène ? Hipparque,
bien sûr !
Stéphane
Foucart
On
a retrouvé le catalogue perdu d'Hipparque
infoscience.fr
14
janv.2005
Le
savant grec Hipparque de Nicée est considéré comme le plus brillant
astronome de l'Antiquité. Malheureusement, l'essentiel de ses
recherches, menées entre 140 et 125 av. J.-C., s'est perdu avec le
temps et n'est connu qu'à travers les références d'autres astronomes.
Son catalogue d'étoiles par exemple, le premier au monde, a été décrit
dans l'Almageste de Ptolémée (né vers 100 ap. J.-C.) mais n'a jamais
été retrouvé. Du moins jusqu'à présent... Car un spécialiste de
l'histoire de l'astronomie de l'Université d'État de Louisiane (États-Unis),
Bradley Schaefer, pense l'avoir repérer sur le globe d'une statue
romaine du IIème siècle, le fameux Atlas de la Collection Farnèse du
Musée national d'archéologie de Naples (Italie). La sphère portée
par le Titan, sans doute une copie romaine d'un original grec, représente
41 constellations si précisément disposées que leur sculpteur a
certainement dû s'inspirer d'observations astronomiques. Mais
lesquelles ? Pour le chercheur américain, plusieurs arguments plaident
en faveur du catalogue d'Hipparque, réalisé en 129 av. J.-C. : tout
d'abord, la date des observations initiales évaluée à 125 av. J.-C.
(+ ou - 55 ans). Ensuite la précision du positionnement des
constellations sur la statue qui implique le recours à un catalogue
(Hipparque étant le seul à en avoir créé un dans la période désignée).
Enfin, des comparaisons qui montrent que, de toutes les anciennes
descriptions de constellations (y compris celles d'Aratus, d'Eratosthène,
d'Eudoxe, d'Homère et de Ptolémée), seules les
"Commentaires" d'Hipparque ne comportent aucune différence
avec l'Atlas de Farnèse. Selon Schaefer, le scénario le plus plausible
serait donc qu'Hipparque lui-même a utilisé son catalogue pour
fabriquer un globe, par la suite copié avec exactitude par un sculpteur
grec et, plus tard, par un artiste romain. (Univ. d'Etat de
Louisiane)
Globe
de l'Atlas Farnèse (sculpture datant du IIe siècle).
Plus
vieux globe céleste connu; très probablement une copie romaine d'un
original grec datant du -IIIe siècle.
Seule
carte du ciel gréco-romain ayant survécu depuis l'Antiquité.
Montre
très probablement les constellations d'Eudoxe et d'Hipparque. Les étoiles
individuelles ne sont pas indiquées mais la plupart des constellations
classiques sont clairement identifiables. Les figures sont en images
renversées, dans le style classique.
Hipparque
(-190 -120)
Astronome
grec. Vécut sur l'Île de Rhodes et à Alexandrie, en Égypte.
Il conçut une méthode mathématique pour localiser des positions géographiques
avec des latitudes et des longitudes, un système en partie hérité d'Ératosthène.
En
-134, Hipparque observa une nouvelle étoile dans la constellation du
Scorpion, une découverte qui lui inspira l'idée de constituer un
catalogue d'étoiles, le premier de son genre. Il réalisa des
observations des positions stellaires en utilisant un système de
longitude et de latitude célestes, inspirée du système de coordonnées
terrestres dont il servait en géographie.
Il
s'intéressa d'ailleurs à la parallaxe stellaire car il prenait soin
dans ses observations de noter les alignements d'étoiles, lorsque c'était
possible, afin de détecter tout mouvement propre des étoiles. Il
classifia les étoiles selon une échelle de 6 magnitudes (brillance).
Il est probable qu'il construisit un globe céleste basé sur son
catalogue.
Ce
premier catalogue stellaire (réalisé entre -134 et -129), comportait
850 étoiles avec longitude et latitude célestes, et magnitude.
Précision
des positions : 0,3 à 0,4 degré (environ la largeur d'un quartier de
Lune).
Grâce
à ce catalogue, en comparant ses propres études avec celles
d'astronomes précédents, Hipparque découvre la précession des équinoxes.
http://www.lsu.edu/university_relations/photos/FarneseFront.jpg
ATLAS
Fils
de Clyméné
et Japet
Frère de Prométhée,
Ménoetios
et Epiméthée
Le nom de ce Titan, fils de Japet et de l'Océanide
Clyméné et époux de l'Océanide Pleioné, signifie probablement
"celui qui porte". Ce gardien des colonnes des cieux, qui
soutiendra plus tard la voûte céleste, apprendra d'un oracle qu'un fils
de Zeus viendrait voler les Pommes d'or du jardin des Hespérides.
Il refusera d'accorder son
hospitalité à Persée qui lui montrera la tête de la Gorgone Méduse.
Le monstre, qui transformait en pierre tous ceux qui le regardaient, le pétrifiera
et le transformera en montagnes de l'Atlas marocain.
Une autre tradition rapporte
qu'Héraclès, qui s'était acquitté des dix Travaux imposés par
l'Oracle de Delphes, devra en accomplir deux supplémentaires afin de
remplacer ceux que Eurysthée avait refusé. Le roi lui ordonnera de
rapporter les Pommes d'or des Hespérides 'les filles du couchant" au
nombre de quatre ou de sept selon les auteurs. Elles seraient nées
d'Atlas et de Pléioné. Les mythographes ne sont pas unanimes. Certains
prétendent que les Hespérides seraient les filles d'Atlas et d'Hespéris,
d'autres, les enfants de Nyx et de l'Erèbe. Elles porteront le nom de
Aeglé, Erythie, Aréthuse, Hestia, Hespéra, Hespérousa et Hespéraea.
Atlas vivait non loin de leur
jardin, portant la voûte céleste sur le dos. Ces pommes, offertes en présent
de noces par Gaia à Héra, étaient gardées dans un jardin situé aux
confins du monde par ces Hespérides et le dragon Ladon qui possédait
cent têtes. Héraclès consultera les Nymphes du fleuve Eridan (Pô) qui
lui conseilleront d'obliger Nérée à lui dire où se trouvait le jardin.
Le héros devra flatter la divinité marine qui prenait les formes les
plus fantastiques, lorsque l'on essayait de l'attraper pour apprendre que
le jardin se situait dans l'extrême Occident.
Le voyage sera émaillé
d'aventures. Il délivrera Prométhée enchaîné et tuera l'aigle qui le
tourmentait, mettra à mort Busiris, le roi d'Egypte, qui voulait le
sacrifier à Zeus, luttera en Libye contre le puissant Antée, fils de
Gaia et le tuera en le soulevant au-dessus du sol. Il sortira vainqueur
d'une lutte à mort avec Lycaon, un fils d'Arès qui l'avait défié,
volera un boeuf à Rhodes, le sacrifiera puis le mangera sous les injures
de son propriétaire. Les sacrifices offerts à Rhodes à Héraclès
seront, dès lors, toujours accompagnés de malédictions.
Héraclès se procurera les
pommes, selon une version, grâce au conseil de Prométhée. Il persuadera
le Titan Atlas d'aller les cueillir pendant que lui-même, aidé d'Athéna,
soutiendrait le ciel. Le Titan refusera de reprendre son fardeau et décidera
de remettre lui-même les pommes à Eurysthée. Héraclès fera semblant
d'accepter et demandera à Atlas de le soulager le temps de mettre un
coussin sur sa nuque. Il repartira avec les pommes sans demander son
reste.
Dans une tradition connue
d'Euripide, Héraclès tuera Ladon et cueillera les fruits sur l'arbre.
Ayant soif, il fera jaillir une source en frappant le sol. Cette source
devait, plus tard, sauver les Argonautes. Une autre version rapporte qu'Emathion,
fils d'Eos et de Tithonos, tentera d'empêcher Héraclès de s'emparer des
pommes et sera tué. Héra placera Ladon dans le firmament où il
deviendra la Constellation du Serpent. Cette version prend en compte le
mythe selon lequel Atlas avait été transformé en une chaîne de
montagnes. Eurysthée rendra les pommes héros car il ne pouvait garder
des objets aussi sacrés. Athéna les rapportera dans leur jardin.
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http://www.cosmovisions.com/$Atlas.htm |