LE BIGEHI

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  N°5 avril 2004

 ACTUALITÉ

Que cachent donc les fils de l’araignée ?

Un corps céleste ressemblant à une planète a été découvert dans le système solaire

Mythes olympiens

Découverte d'un bijou vieux de 75 000 ans, premier signe de civilisation

Que cachent donc les fils de l’araignée ?

Des chercheurs américains se sont penchés sur les mystères des fils de l’araignée. En les observant au microscope électronique, ils ont constaté que les fils n’étaient pas aussi lisses et cylindriques que ce qu’on pensait. Ils ont ainsi découvert des fils de structures différentes, souvent torsadées ou tressées.
Après une série d’expériences, Anya Hanthorn et Brent Opell de l’Université de Virginie (États-Unis) ont montré que les fils de l’araignée agissaient comme des aimants sur la proie : leur moindre contact est fatal pour l’animal capturé qui ne peut plus s’en dépêtrer. Ce processus est dû à des forces électrostatiques connues sous le nom de Van der Waals, qui s’appliquent au niveau moléculaire.
Les deux biologistes ont aussi constaté que les fils ressemblaient plutôt à des cheveux. Leur surface est recouverte de nombreux micro-filaments entremêlés. Anya Hanthorn et Brent Opell ont étudié deux espèces différentes d’araignées : Hyptiote et Hypochilus. La surface des fils issus des premières, est plus lisse que celle des fils issus des secondes. Le pouvoir adhérent des fils des Hypochilus est plus important. D’autre part, il augmente avec l’hygrométrie. Selon les deux chercheurs, forme et surface du fil ont donc beaucoup d’importance.
D’après leurs travaux, Anya Hanthorn et Brent Opell supposent que le fil lisse est sans doute la forme primitive qui s’est complexifiée avec le temps. Leur découverte est un nouveau petit pas dans l’univers des araignées et de leurs toile où il reste sans doute encore largement matière à défricher.
Olivier Frégaville-Arcas

(30/12/2003)

 

Un corps céleste ressemblant à une planète a été découvert dans le système solaire

LEMONDE.FR | 15.03.04 |

 

Sedna est situé à environ 13 milliards de km de la Terre. Son aspect est rougeâtre, presque autant que la planète Mars.

Un objet céleste ressemblant à une planète a été localisé aux confins de notre système solaire, a annoncé lundi 15 mars la Nasa . Sa taille est d'environ la moitié de la Lune. Il s'agit d'une première depuis la découverte de Pluton il y a 75 ans.

L'objet appelé Sedna (2003 VB12) est d'un diamètre de 1 300 à 1 800 km, plus gros qu'un astéroïde mais plus petit que les planètes du système solaire. C'est aussi le corps céleste connu le plus éloigné du Soleil, a expliqué Michael Brown, du California Institute of Technology (Caltech), à Pasadena (Californie).

Interrogé sur la possibilité de considérer cet objet comme une planète, M. Brown a estimé qu'"il n'est pas raisonnable d'appeler Sedna une planète, car sa masse n'est pas suffisante. Mais nous pensons aussi qu'on ne devrait pas considérer Pluton comme une planète". Pluton fait néanmoins officiellement partie des neuf planètes du système solaire.

Sedna est situé à environ 13 milliards de km de la Terre. Son aspect est rougeâtre, presque autant que la planète Mars, a précisé l'astronome. "De cette distance, le Soleil apparaît si petit qu'on pourrait le cacher complètement avec la tête d'une épingle", a-t-il ajouté.

Sedna, nommé en hommage à la déesse inuite des océans, est si distant du Soleil qu'il constitue l'objet le plus froid du système solaire. La taille de Sedna est d'environ deux-tiers de Pluton. Il s'agit du plus gros objet céleste localisé dans notre système solaire depuis la découverte de Pluton, en 1930.

L'objet a été repéré pour la première fois le 14 novembre 2003 grâce au télescope Samuel Oschin de l'observatoire Paloma près de San Diego (Californie). Dans les jours qui ont suivi, des télescopes au Chili, en Espagne, dans l'Arizona et à Hawaï ont confirmé la découverte. …Sedna est situé dans une région du système solaire où la température ne dépasse jamais moins 240 degrés Celsius. Une révolution de cet objet autour du soleil prend environ 10 500 ans. Son orbite elliptique entraîne Sedna à une distance allant jusqu'à 130 milliards de km du Soleil, soit 900 fois la distance entre la Terre et le Soleil.

Les chercheurs ont utilisé le fait que le télescope infrarouge Spitzer était incapable de repérer la chaleur de Sedna pour déterminer que l'objet devait avoir un diamètre inférieur à 1 700 km. Sa taille estimée est située entre Pluton et Quaoar, une objet découvert par la même équipe en 2002.

 

Mythes olympiens

Les cinq anneaux du drapeau olympique, la flamme olympique, des symboles issus de la Grèce antique ? Pas du tout!

08/04/2004 - À l'heure où la flamme olympique parcourt la planète en vue des prochains Jeux d'été à Athènes, on peut se demander à quel point les Jeux Olympiques modernes reflètent ceux de l'Antiquité dont ils sont inspirés. Dans sa dernière livraison, la revue américaine Archaeology, propose un dossier sur les Jeux Olympiques originaux tels que les archéologues peuvent les décrire. Quelques mythes s'effondrent...

Jusqu'à tout récemment, on croyait que les athlètes d'autrefois étaient des amateurs. Pourtant aucune règle ne l'imposait. En fait, la langue grecque ne comprenait même pas de mot pour désigner l'amateurisme : les participants étaient des professionnels. Les arbitres d'aujourd'hui assument aussi que les athlètes d'autrefois s'abstenaient de toute boisson forte à cause d'une ancienne inscription de Delphes, traduite par : « Du vin ne peut être pris dans le stade ». Il semblerait maintenant que la traduction correcte soit plutôt : « Du vin ne peut être emporté hors du stade »...

Les cinq anneaux olympiques entrelacés, visibles sur une pierre de Delphes, que plusieurs livres actuels considèrent comme une gravure très ancienne (3000 ans), sont en fait bien plus récents. L'inscription daterait de 1936, date à laquelle on l'a gravée pour les besoins d'un film. Les fameux anneaux nous viennent en fait de Pierre de Coubertin qui, en 1913, voulait souligner la cinquième olympiade. Il avait alors prévu ajouter un anneau à chaque rencontre suivante pour obtenir un drapeau rempli d'anneaux unissant toutes les nations dans la paix. La sixième olympiade, 1916, fut gâchée par la guerre et Coubertin changea le symbolisme de son drapeau : chaque anneau représente un des cinq continents, unis dans l'olympisme.

La cérémonie de la torche à Olympie quelques mois avant chaque Jeux et sa progression vers le site des événements n'est pas une coutume venue de l'antiquité, c'est un simple legs des Jeux de Berlin de 1936. L'organisateur de l'époque voulait leur donner une aura d'antiquité. Il a inventé cette cérémonie de toutes pièces. Enfin, les Grecs d'autrefois qui remportaient les compétitions croyaient s'obtenir ainsi les faveurs du grand Zeus et de ses acolytes. Aujourd'hui, on s'acquiert plutôt celles des médias...

 

Découverte d'un bijou vieux de 75 000 ans, premier signe de civilisation

LEMONDE.FR | 15.04.04 | 20h21

Cette découverte vient renforcer la théorie selon laquelle l'évolution du comportement de l'homme anatomiquement moderne (lui-même apparu il y a au moins 160 000 ans) serait intervenue il y a au moins 75 000 ans et non il y a 40 000 ou 50 000 ans, comme on le considérait généralement.

Un collier composé de coquillages, vieux de soixante quinze mille ans, a été découvert dans une grotte en Afrique du Sud, constituant le premier bijou connu, environ trente mille ans avant l'apparition des objets considérés jusqu'à présent comme les premiers signes de civilisation moderne.

Des archéologues ont découvert 41 coquillages de la taille d'un pois, percés d'un trou pour former des colliers de perles, portant des traces d'usure, dans la grotte de Blombos, sur la côte sud-africaine bordant l'océan Indien, selon des travaux à paraître vendredi 16 avril dans la revue américaine Science.

"Les colliers de la grotte de Blombos constituent une preuve absolue de ce qui est peut-être la plus ancienne façon de stocker des informations en dehors du cerveau humain", a estimé Christopher Henshilwood, qui a dirigé les fouilles, en référence à ces bijoux dotés d'une signification culturelle.

"Une fois le comportement utilisant les symboles, adopté par nos ancêtres, les stratégies de communication ont rapidement changé, menant à la transmission de valeurs individuelles et culturelles largement partagées, des traits qui qualifient notre propre comportement", a ajouté le chercheur.

La découverte a été faite dans une couche de sédiments datant du milieu de l'âge de la pierre, selon l'archéologue de l'université de Bergen en Norvège. Les coquillages trouvés par lots pouvant atteindre 17 perles proviennent d'un petit mollusque charognard (Nassarius kraussianus) vivant dans les estuaires.

Ils ont pu être transportés dans la grotte à partir de la plus proche rivière, située à 20 km à l'est ou à l'ouest du site, estiment les archéologues, qui notent la sélection des coquillages pour leur taille et leur régularité. Ils ont été perforés avant ou après leur transport, précisent-ils.

Des traces d'ocre rouge indiquent en outre que les perles de coquillage ou la surface sur laquelle elles étaient portées étaient couvertes de ce pigment très utilisé à l'époque.

ÉVOLUTION GRADUELLE VERS LE COMPORTEMENT MODERNE

Cette découverte vient renforcer la théorie selon laquelle l'évolution du comportement de l'homme anatomiquement moderne (lui-même apparu il y a au moins cent soixante mille ans) serait intervenue il y a au moins soixante quinze mille ans, et non il y a quarante mille ou cinquante mille ans comme on le considérait généralement.

L'équipe d'archéologues estime que le comportement moderne s'est développé graduellement durant le milieu de l'âge de pierre, et non subitement quand l'homme est passé de l'Afrique à l'Eurasie. Une découverte faite en Afrique de l'est il y a quatre ans, mais présentée seulement en mars dernier lors d'un congrès d'archéologie à Montréal (Canada), va dans le même sens, rapporte encore Science. Des archéologues ont découvert des morceaux d'œuf d'autruche de forme arrondie, également percés d'un trou pour être portés en collier, d'une époque datant également du mésolithique, dans le parc national du Serengeti en Tanzanie.

"Si les dates sont confirmées, nous semblons voir une source d'objets symboliques de plus en plus anciens, alors que nous remontons dans le temps (d'Europe) vers l'Afrique", a commenté l'archéologue Randall White, de New York University, dans un autre article consacré à la découverte. Jusqu'à présent, le plus ancien collier découvert en Afrique remontait à quarante-cinq mille ans, rappellent les chercheurs.