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N°10 décembre 2005

 

Qui sont les ancêtres des Européens?

 

 


Tombe découverte en Allemagne, à Halberstadt, d’un ancien cultivateur arrivé en Europe central il y a 7.500 ans. [Image © Science]
 


 

 

 

 

Les Européens d’aujourd’hui sont-ils majoritairement les descendants des chasseurs-cueilleurs installés sur le continent il y a 40.000 ans, ou bien des premiers agriculteurs arrivés il y a 7.500 ans du Croissant fertile ? Une nouvelle étude publiée dans la revue Science fait pencher la balance en faveur de la première hypothèse. Les hommes qui ont apporté leur savoir-faire agricole en Europe Centrale auraient laissé peu de traces génétiques, selon l’équipe de Joachim Burger (Université de Mayence, Allemagne).

Ces chercheurs ont extrait l’ADN mitochondrial (ADNmt) de 24 squelettes de ces anciens agriculteurs retrouvés sur différents sites en Europe centrale. L’ADNmt est transmis par la mère et permet d’établir des lignées maternelles, alors que le chromosome Y permet de retracer les lignées paternelles. Leurs analyses montrent que six de ces 24 individus appartiennent à une lignée humaine très peu représentée actuellement (environ 0,2% en Europe centrale).

Ces résultats contredisent les études basées sur le chromosome Y qui révélaient une forte empreinte génétique de ces cultivateurs arrivés il y a 7.000 ou 7.500 ans. Le destin différent des hommes et des femmes pourrait expliquer en partie cette contradiction, les femmes issues des populations plus anciennes de chasseurs-cueilleurs se mêlant aux nouveaux agriculteurs arrivés de l’Est.

La comparaison de ces ADNmt avec ceux d’anciens cultivateurs du Proche-Orient permettrait de vérifier que la lignée rare observée en Europe était aussi fréquente dans cette région. Les résultats de l’équipe de Berger satisfont les partisans d’un modèle culturel de diffusion de l’agriculture en Europe, à partir d’un petit nombre de cultivateurs. A l’inverse, une diffusion par la migration implique la progression d’une population plus large qui aurait donc laissé davantage de traces génétiques chez les Européens d’aujourd’hui. Le débat entre les deux modèles n’est pas encore tranché.

Cécile Dumas  (14/11/05)  http://sciences.nouvelobs.com/sci_20051113.OBS5046.html?0051

 

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