LE BIGEHI

Feuillet d'informations scientifiques et historiques

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  N°2 janvier 2004

  ACTUALITÉ

Empêcher les bactéries de se reproduire

Mars : des expéditions à haut risque

Drogues et plaisanteries : même combat au niveau du cerveau 

Alexandre le Grand a-t-il succombé au virus du Nil ?

Les dinosaures touchés par le cancer

Actualité  

Empêcher les bactéries de se reproduire  

(Agence Science-Presse) - Une percée dans le domaine des nouveaux antibiotiques: des chercheurs ont découvert le fonctionnement d’une nouvelle classe de produits chimiques antibactériens, qui ont pour caractéristique non pas de détruire ces bactéries, mais de bloquer leur capacité à se reproduire.  

  Ces nouveaux composés nommés séries CBR703, bloquent la capacité de ces bactéries à transmettre leurs informations génétiques. Plus précisément, ils bloquent le processus de construction de l’ARN en se collant à un endroit spécifique et empêchent du coup son assemblage. Les cellules étant incapables de "retranscrire" leurs informations génétiques, elles deviennent par le fait même, incapables de se reproduire. 

  La recherche n'a été menée pour l'instant que sur la bactérie E. Coli par les microbiologistes Irina Artsimovitch, de l’Université d’État de l’Ohio et Robert Landick, de l’Université de Wisconsin-Madisson, associés à Clément Chu et A. Simon Lynch de l’entreprise Cumbre Inc., une entreprise de recherche pharmacologique de Dallas. Ils espèrent qu'une meilleure connaissance de ce processus permettra de créer de nouveaux antibiotiques, efficaces contre une multitude d'autres bactéries différentes. Il s'agit donc d'une toute nouvelle voie dans la lutte contre les infections bactériennes, particulièrement encourageante à notre époque où de plus en plus de bactéries développent une résistance aux antibiotiques "traditionnels".  

Mais cela nécessitera bien d’autres recherches, car le lieu spécifique qui permet de bloquer la construction de l’ARN est différent d’une bactérie à l’autre...

http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2003/cap0112034.html

Mars : des expéditions à haut risque

http://www.jpl.nasa.gov/solar_system/features/spain_dsn.html

 

Alors qu’elles ne sont pas encore arrivées sur Mars, on parle déjà d’un possible échec, des deux missions américaines, qui débuteront au début du mois de janvier. En effet, La NASA estime, dans un communiqué publié hier, que le travail des deux robots américains sera très difficile, surtout s’ils doivent affronter de fortes tempêtes à la surface de la planète.
Les sondes Mars Expedition Rover (MER-A et MER-B) contiennent chacune un véhicule robotisé à six roues, de prés de 180kg. Ces deux monstres tout-terrain devraient se  

poser sur des sites diamétralement opposés et potentiellement géologiques. Les deux Rovers, Spirit et Opportunity, sont alimentés par l’énergie solaire et peuvent se déplacer de 40 km par jour martien.
 
C’est quelques jours après l’arrivée de Mars Express, la sonde MER-A   

européenne, et du module Beagle 2 dont l’atterrissage sur la planète rouge est prévu pour Noël, que Spirit (4 janvier) et Opportunity (24 janvier) toucheront le sol martien. Ces deux robots ont pour mission d’étudier le sol de Mars et ses profondeurs.
Ed Weiler, administrateur de la NASA chargé de la Science, estime que tout a été fait pour rendre ces deux robots parfaitement opérationnels. Cependant, on ne peut pas nier qu’un risque réel pèse sur ces deux missions. Si tout se passe bien, les premières images transmises par Spirit devraient être visibles de la Terre dès le lendemain de son atterrissage.
Depuis 40 ans, une trentaine de missions ont tenté de percer les secrets de la planète Mars, seules 12 d'entre elles ont atteint leur but.

            http://permanent.sciencesetavenir.com/sci_20031203.OBS0712.html 

  

Drogues et plaisanteries : même combat au niveau du cerveau 

Le rire est une drogue. Cette maxime pourrait bien être confirmée scientifiquement. En effet, les plaisanteries activeraient les même zones cérébrales que la cocaïne. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs américains, qui publient leurs travaux dans la revue spécialisée Neuron.
Allan Reiss et ses collègues de l’Université Stanford en Californie (Etats-Unis) travaillent sur les différents états du cerveau lors de périodes de dépression et de périodes de bien-être. Pour mener leurs expériences à bien et étudier l’encéphale dans des périodes de gaieté, ils ont sélectionné 16 volontaires dans leur cercle familial et amical. Alors que ces derniers regardaient des dessins animés comiques, les chercheurs ont scanné leur cerveau à l’aide d’un système d’ Imagerie par Résonance Magnétique (IRM).
Une fois ces données analysées, les chercheurs ont constaté que l’humour et les plaisanteries activaient les même zones « de récompense » dans le cerveau, au même titre que le font les drogues, une rentrée d’argent, ou la contemplation d’un joli visage. Ceci pourrait expliquer, selon Allan Reiss, la sensation d’euphorie qui succède à -un bon jeu de mots.
Les travaux d’Allan Reiss aident à mieux comprendre le fonctionnement du cerveau lorsqu’il est sollicité pour une certaine forme de bien- être. Le chercheur espère ainsi que son étude pourra aider à mieux diagnostiquer la dépression dans ses premiers stades, et aussi à mieux comprendre comment fonctionnent les antidépresseurs.

http://permanent.sciencesetavenir.com/sci_20031204.OBS0781.html

 

  Alexandre le Grand a-t-il succombé au virus du Nil ?

De quoi est mort Alexandre le Grand à 32 ans ? A cette question de multiples réponses et peu de certitudes. Une nouvelle hypothèse vient allonger la liste. En effet, selon des chercheurs américains qui publient leurs travaux dans la revue Emerging Infectious Diseases, le fondateur d’Alexandrie aurait peut-être succombé au virus du Nil occidental (VNO).
Le VNO, qui touche à la fois les animaux et les hommes, se transmet par les moustiques qui sucent le sang d’oiseaux infectés. Il s’apparente à la dengue et la fièvre jaune. Le premier cas a été décelé en 1937 dans la région du Nil occidental. Depuis son apparition à New York en 1999, 270
personnes ont succombé à la maladie sur les 3600 qui avaient été infectées.
John Marr et Charles Calisher, de l'université du Colorado (Etats-Unis),

s’appuient sur les écrits de Plutarque pour justifier leur hypothèse. Selon cet auteur antique, devant les murs de Babylone, plusieurs corbeaux volaient au-dessus d’Alexandre le grand avant de tomber raide mort à ces pieds. Figure de style ou vérité historique. En tout cas pour les deux auteurs, il n’y a pas de doute les volatiles ont succombé au VNO.
John Marr et Charles Calisher ont rentré dans une base de données sur les maladies infectieuses les symptômes et la proximité des corbeaux avec Alexandre le Grand. Résultats : il n’y a aucune ambiguïté, le fondateur d'Alexandrie serait lui aussi décédé des suites du VNO. Cependant la plupart des historiens restent septiques et chacun défend sa théorie. Dans l’attente d’une improbable confirmation, le doute plane toujours sur la mort brutale du célèbre Roi de Macédoine.

http://permanent.sciencesetavenir.com/sci_20031202.OBS0610.html?0853 

Les dinosaures touchés par le cancer 

Les dinosaures n’ont pas été épargnés par les tumeurs. C’est en tout cas, ce que révèlent les travaux réalisés par Bruce Rothschild et son équipe de l’Université du Nord-Est de l’Ohio. Ils ont pour cela analysé 10 000 squelettes de dinosaures.
Plus de 700 espèces de ces animaux fossiles conservés dans différents musées à travers le monde ont ainsi été radiographiées. Stégosaures, tricératops et autres tyrannosaures n’ont pu se défiler au regard inquisiteur des paléontologues américains. Ces derniers ont utilisé la radiologie des vertèbres, dont l’efficacité pour le dépistage de tumeurs a déjà été prouvée.
L’étude de Bruce Rothschild, publiée sur le site Internet de la revue allemande Naturwissenschaften, montre que seuls les hadrosaures ou dinosaures à bec du Crétacé présentaient des formes de cancer semblables à celles observées chez l’Homme. Sur ces 97 dinosaures herbivores, 29 tumeurs des os ont été identifiées.
Ces résultats sont déjà controversés, certains paléontologues suggèrent que ces tumeurs ne soient en fait que des cicatrices de fractures. Face à ces détracteurs, Bruce Rothschild explique que les hadrosaures  

mangeaient des conifères, connus pour contenir des substances chimiques ayant un fort potentiel cancérigène. La durée de vie particulièrement longue de cette famille de dinosaures pourrait, selon le paléontologue David Norman, expliquer la découverte de cette pathologie chez certains de ses membres.
Connaître l’évolution des maladies au fil du temps apparaît comme une perspective intéressante pour l’équipe américaine. Les différents fossiles d’animaux conservés dans les musées représentent pour Bruce Rothschild des outils clés pour ses recherches futures.

http://permanent.sciencesetavenir.com/sci_20031022.OBS8506.html?0853